Imprimer de l’effet au tennis est signe d’une certaine maîtrise. Celle technique déjà. Puis celle tactique.
Découvrez dans cet article comment réussir à imprimer de l’effet dans chacun de vos coups.
Les différents effets au tennis
« Effet au tennis en 4 lettres ».
Non, dans cet article, on ne cherche pas une définition pour remplir un grille de mots croisés.
On ne va pas non plus palabrer sur la signification de chaque mot.
D’ailleurs pour couper (sans jeu de mot) court à tout débat on va se mettre d’accord d’entrée de jeu.
L’effet lifté
On va employer le lift pour dire que l’on frotte la balle de bas en haut selon un axe vertical.
L’effet chopé
Le chop est l’inverse du lift. Donc on frappe la balle du haut vers le bas.
L’effet slicé
On réservera l’effet slice pour dire que la balle a un effet latéral (surtout concernant le service).
L’effet kické
Surtout employé au service lorsqu’on frappe la balle du bas vers le haut et de gauche vers la droite (pour un droitier).
Les différents coups avec effet au tennis
Au tennis, il existe plusieurs types de coups, chacun pouvant être frappé avec différents effets pour varier la trajectoire et la vitesse de la balle. Voici une liste des principaux coups au tennis avec les différents effets :
Coup droit :
- Effet lifté
- Effet chopé
- Effet slicé
Revers :
- Revers à une main : Peut être joué avec un effet lifté, slicé ou plat.
- Revers à deux mains : Peut également être joué avec un effet lifté, slicé ou plat.
Service :
- Service lifté
- Service slicé
- Service kické
- Service plat
Volée :
- Volée liftée
- Volée slicée
- Volée plate
Amorti :
- Amorti chopé
- Amorti slicé
Lob :
- Lob lifté
- Lob plat
Smash :
- Smash slicé
- Smash plat
L’effet comme arme tactique
En maîtrisant ces différents coups et effets, les joueurs de tennis peuvent varier leur jeu, surprendre leurs adversaires et s’adapter aux différentes situations sur le court.
Je ne vais pas insister sur le détails de chaque coups.
De quoi va-t-on parler alors ?
Et bien nous allons adopter un regard différent.
Celui de la compétition.
Ou comment exploiter l’effet au tennis à bon escient pour qu’il devienne une arme redoutable.
Comprenez-moi bien.
Je n’ai pas l’intention de vous expliquer en détails comment arriver à produire techniquement ces effets.
Cela fait l’objet d’autres articles sur le site.
Mais cette fois, j’ai la volonté de vous immerger dans la compétition.
Je considère que l’effet au tennis est une arme tactique avant tout.
Comment utiliser les effets ?
La surface
Je vais vous raconter ma première victoire à 4/6.
Comme chaque « première fois » je m’en souviens comme si c’était hier.
À l’époque, j’étais classé 15.
Le tournoi se déroulait en juin.
Vous allez voir cela a son importance.
J’étais en forme.
J’enchaînais quelques tournois et quelques victoires.
J’avais pour ambition de monter.
Ce jour-là je dois jouer à 4/6.
Le tournoi se joue normalement sur béton poreux.
Le hic ?
C’est qu’il pleut.
Du coup on se retrouve à jouer à l’intérieur.
Sur surface rapide.
Il s’est passé quelque chose d’extraordinaire.
Un concours de circonstances.
Un alignement des planètes.
Tout s’est déroulait parfaitement pour moi.
Le match a été vite expédié.
Avec le recul je sais maintenant que le fameux 4/6 en question revenait de blessure.
Et donc n’était pas en confiance.
Mais l’essentiel n’est pas là.
Tout le long du match j’avais usé (que dis-je, abusé) d’une tactique redoutable.
Service slicé, puis revers chopé.
Le tout suivi au filet.
Une vraie boucherie.
Alors pourquoi je vous raconte cela.
Selon votre jeu, selon les effets que vous allez imprimer à la balle, la surface va vous aider à vous sublimer.
À conditions bien sûr de les employer à bon escient.
Surface rapide
Une surface rapide accentue le chop et le slice.
Savez-vous pourquoi ?
Le chop a tendance a faire remonter la balle.
Du coup vous pouvez choisir des trajectoires plus rasantes, plus tendues.
La balle arrivant de moins haut, le rebond va être plus bas.
La balle viendra s’écraser plus vite.
Terre battue
Que privilégier sur terre battue ?
C’est un secret de polichinelle.
Il suffit de regarder l’armada des espagnols et argentins jouer à Roland Garros.
Tous ces joueurs liftent « à mort ».
Sur terre battue favorisez le service lifté.
Et imprimez cet effet aussi en fond de court.
Votre adversaire sera acculé sur le grillage.
Mais ne me faîtes pas dire ce que je n’ai pas dit.
Vous pouvez très bien utiliser chacun des effets sur n’importe laquelle des surfaces.
C’est juste une question d’optimisation.
Le vent
Je vais faire quelque chose que je n’aime pas faire.
Mais c’est pour la bonne cause.
Je vais revêtir ma casquette d’enseignant de sciences physiques.
Car avant d’être moniteur de tennis, je suis professeur de mathématiques/sciences physiques en lycée professionnel.
Vous l’aurez compris, dans cette section, on se demande quel effet utiliser avec le vent.
Avant cela je dois préciser une chose capitale.
Pour ne pas râler contre le vent, vous devez apprendre à jouer avec.
Vous devez le rendre positif.
Comment faire ?
Vous devez l’ancrer dans votre cerveau comme un critère supplémentaire de plaisir.
Ceci étant dit, comment faire concrètement ?
Abordons un peu de mécanique des fluides.
Ici c’est le principe de Bernoulli qui prime.
En gros, ce principe énonce que dans le flux d’un fluide, une accélération se produit simultanément avec la diminution de la pression.
Appliquons directement à la balle.
La vitesse de la balle en dessous est supérieure.
La pression y est inférieure.
Conséquence ?
L’effet lifté favorise une trajectoire descendante.
Et le vent dans tout ça ?
Et bien deux cas de figure.
Si le vent est de face, il accentue le lift.
Si le vent est derrière, il diminue le lift.
Prenons une situation illustrative.
On considère une situation (volontairement caricaturale) dans laquelle le joueur applique du lift sans vent et sa balle retombe pile sur la ligne de fond de court.
Pour un même mouvement dans une même position, mais avec le vent de dos, la balle va sortir.
Au contraire, avec le vent de face, la balle retombera à l’intérieur.
Mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin.
Que devez-vous retenir concrètement pour votre prochain match ?
Et bien cela va dépendre de votre intention.
Vous êtes en plein match.
Il y a beaucoup de vent.
En supposant que le vent soit dans l’axe du court et face à vous.
Si vous souhaitez obtenir plus de longueur de balle, vous devez choper.
Si vous constatez que vous faîtes trop de fautes en longueur, vous devez lifter.
Il est aisé maintenant d’inverser la situation.
Si le vent est derrière vous, vous devez lifter pour jouer plus long, et choper sinon.
Retenez bien ces principes (et pas celui de Bernoulli).
Cela pourrait vous sauver la mise la prochaine fois.
L’adversaire
Alors là accrochez-vous.
Dans cette section cela va être une véritable orgie d’effet.
On va brasser les caractéristiques de votre adversaire, et selon le cas, en déduire quel effet vous devez utiliser.
La préparation.
Les joueurs qui ont des préparations amples ont besoin de temps pour amener la raquette derrière en passant par dessus leur épaule.
Dans ce cas vous devez jouer bas sur eux en utilisant le chop.
À l’inverse, ceux qui ont une préparation réduite vont être gêné par le lift.
La prise.
J’ai une anecdote croustillante.
Un jour je joue au tournoi de la ligue de Créteil.
Surface couverte et rapide.
Arrive devant moi mon adversaire.
Il a au pied des chaussures pleine de terre battue.
Il a une prise de coup droit très fermée.
En 5 secondes d’observation, il venait de perdre le match.
Je lui ai servi essentiellement en slice sur son coup droit.
Et j’ai joué chopé suivi au filet.
Un carnage.
Attention.
Je ne suis pas en train de me vanter.
Car si je rencontre ce même joueur sur terre battue, c’est lui qui va me donner des sueurs froides.
Mais sachez que plus un joueur a une prise fermée, plus vous devez jouer bas (en chop).
Une autre caractéristique facile à utiliser.
La taille
Si votre adversaire est petit, favorisez des trajectoires liftées.
A contrario, les grands gabarits auront du mal sur des balles basses chopées.
Le positionnement
Un joueur qui a plutôt tendance à défendre et qui se tient éloigné de sa ligne de fond de court aura du mal sur des trajectoires courtes croisées chopées.
En revanche les joueurs à l’intérieur aimant prendre la balle tôt détestent voir arriver de gros lifts.
Je vous avais prévenu.
Tous ces paramètres sont en prendre en compte pour exploiter au mieux les effets.
Mais ce n’est pas terminé.
Je souhaite rajouter une section bonus.
Cela me tient à cœur car c’est essentiel pour votre progression.
Vous êtes bien sur ce site pour cela n’est-ce pas ?
L’effet au service
C’est plus fort que moi.
Je ne peux pas parler d’effet au tennis sans parler du service.
Pourquoi ?
Car cela m’a permis de passer de 30/1 à 15/1.
Je vous explique.
Au lycée j’étais fan de Patrick Rafter.
L’australien adepte du service/volée double gagnant de l’US Open fin des années 90.
À la fac, la première année je m’entraîne avec un copain classé 30.
Un jour il vient me voir jouer en tournoi.
Ce jour-là cela va être un tournant.
À la fin du match, perdu, il me demande pourquoi je fais service/volée.
J’allais pas lui répondre comme une groupie de Patrick Bruel en disant « j’aime Patrick Rafter ».
Du coup je lui précise que je pense que c’est mon point fort.
Et là je me souviendrai toujours ce qu’il m’a répondu.
Tu n’es pas fort dans le service volée, tu es doué au filet, c’est pas pareil.
En discutant il me donne l’argument suivant.
« Ton service n’est pas assez performant ».
J’ai pris une véritable claque.
J’ai compris ce jour-là que je devais améliorer mon service.
Alors pourquoi je vous raconte cela ?
Quel est le rapport avec les effets.
J’y viens.
J’ai travaillé une seule chose.
Ma seconde balle liftée.
Et cela a eu deux conséquences majeures.
J’ai considérablement amélioré mon second service.
Mais aussi par effet de ricochet ma première balle de service.
Car ayant plus confiance en ma seconde, je jouais plus relaché sur ma première.
Et cerise sur le gâteau, j’ai perfectionné mon enchaînement service/volée.
Vous devez absolument travaillé et assimilé le lift au service.
Croyez-moi, cela va vous faire passer dans une autre dimension.
Et une fois assimilé, intégrez le slice.
Je sais, cela vous semble insurmontable.
Pourtant avec quelques séances adaptées vous allez vite progresser.
Et au moment où je m’apprête à conclure, il me vient une réflexion de Jean-Paul Loth.
Il commentait un match à Roland Garros.
Et il avait en mémoire une caractéristique de Yannick NOAH.
Il disait qu’avec le vent derrière lui, Yannick servait un gros lift et venait au filet.
Vous avez là l’illustration parfaite de tout ce que vous avez découvert précédemment.
Le lift avec le vent derrière pour jouer plus long.
Le lift avec la terre battue.
Le lift avec le service/volée.
L’alchimie parfaite.
Difficulté à imprimer l’effet
Je vous l’ai dit en introduction.
Dans cet article je ne vous ai pas considéré comme cette grand-mère qui cherche la solution à la grille des mots croisés de « Télé Loisirs ».
Je vous ai expliqué au fil de l’eau, comment intégrer au mieux chacun des effets dans votre jeu.
Pour qu’il devienne plus performant.
Plus juste.
Vous allez constater par vous même que le moindre conseil glané ici ou là peut vous faire gagner un match à lui seul.
Sauf que.
Vous sentez en vous une gêne.
Comme le tee-shirt sur un coup de soleil.
Cela vous brûle.
Cette sensation ?
Elle est due à votre interrogation (toute légitime) concernant votre capacité à bien maîtriser tous ces effets.
J’ai une bonne nouvelle.
J’ai la crème pour vous apaiser.
Dîtes moi en zone de commentaires, si cela vous intéresse.