Le tennis est un sport qui allie finesse et puissance. Si vous maîtrisez l’art de frapper fort, vous prendrez l’avantage sur vos adversaires et progresserez plus vite.
Découvrez dans cet article comment frapper fort au tennis en seulement 5 leçons, que vous pourrez mettre en pratique lors de votre prochain entraînement.
Frapper fort au tennis est-il difficile ?
Vous souhaiteriez avoir des astuces pour frapper plus fort au tennis ?
Juste pour prendre plus de plaisir. Et au passage, augmenter considérablement votre niveau tennistique.
Je vais vous aider.
Et je ne vais pas vous donner quelques conseils trouvés dans un vulgaire magasine, ou dans un recueil de technique écrit par un spécialiste auto-proclamé du tennis.
Je vais faire beaucoup, beaucoup mieux.
Je vais vous faire profiter des conseils pratiques issus de la seule vérité qui compte: celle du terrain.
C’est le genre de conseils que vous essayez lors de votre prochain entraînement et qui instantanément vous donnent des résultats.
Mais aujourd’hui je vais aller encore plus loin.
Je vais vous rendre plus malin (même si vous l’êtes déjà, je n’en doute pas une seconde puisque vous êtes en train de lire mon article).
Je vais vous donner un regard scientifique.
Un recul logique sur votre pratique.
Ce qui est amusant, c’est que sans comprendre les concepts divulgués dans cet article vous aurez tout de même une nette amélioration de la puissance dans vos coups.
Nombreux sont les joueurs qui appliquent « bêtement » les conseils et qui y arrivent.
Mais ce qui me plait le plus, c’est de voir les regards ébahis des élèves devant une telle évidence.
Frapper fort au tennis n’est (finalement) pas si difficile.
À conditions de faire les choses correctement.
Allons-y.
Commençons en préambule à expliquer l’origine de la puissance.
Comment être plus puissant au tennis ?
Avez-vous une petite idée sur la chose ?
Pourquoi pas en vous musclant.
En voilà une idée vraiment idiote.
Rassurez- vous on a tous eu cette idée.
Moi y compris.
Lorsque je suis arrivé à la Fac de sciences à Montpellier je n’avais pas beaucoup de temps et d’argent à consacrer au tennis.
J’ai eu l’opportunité de bénéficier d’une salle de musculation mise à notre disposition gratuitement.
J’eu ai donc profité.
Du coup j’ai travaillé mes biceps et mes pectoraux.
Oui j’avoue qu’esthétiquement je trouvais cela profitable.
Mais j’ai commis une grossière erreur.
Cela a été contre productif pour le tennis.
Je vous explique.
La qualité essentielle à améliorer dans vos muscles c’est leur élasticité.
Dans un mouvement où se succèdent une phase d’étirement et une phase de raccourcissement des muscles, l’énergie élastique emmagasinée lors de l’étirement est partiellement récupérée lors de la phase de raccourcissement.
Pas de panique, vous allez découvrir concrètement ce que cela implique tennistiquement dans les 5 leçons à suivre.
Mais j’insiste en introduction sur cette notion.
Vous devez considérer vos muscles comme un élastique ou un ressort.
Plus vous étirez votre muscle, plus lorsqu’il va revenir dans sa position naturelle il va restituer de l’énergie.
Et tout est question d’énergie justement.
On en reparle dans la suite.
Faire grossir votre biceps à faire pâlir le bodybuildeur de la photo précédente ne sert donc à rien.
Bien au contraire.
Vous devez être capable de travailler l’élasticité du muscle.
Reprenons l’analogie de l’élastique : plus celui-ci sera tendu, et plus celui-ci se contractera fortement.
Transposé au travail de musculation : plus le muscle est étiré au-cours d’un mouvement, meilleure est sa contraction.
Vous avez donc tout intérêt à travailler votre élasticité musculaire avec régularité si vous souhaitez progresser.
Vous aurez en prime deux effets collatéraux intéressants.
Une meilleure élasticité musculaire vous permettra de développer une meilleure mobilité articulaire.
Un muscle élastique sera moins propice aux blessures.
En effet, nombre de déchirures sont souvent la conséquence d’une trop grande raideur musculaire.
L’objet de cet article ne concerne pas la préparation physique.
Mais retenez donc que contrairement à ce que la pensée globale peut faire croire, grossir votre muscle ne vous servira à rien.
Mieux vaut privilégier sa souplesse.
OK, c’est bien joli tout ça, mais qu’elles sont les conséquences tennistiques ?
C’est parti on commence donc avec la première leçon.
Comment frapper fort au tennis ?
Si vous avez lu ce qui précède (et compris) vous savez désormais que vous devez étirer vos muscles dans de bonnes conditions lors de la phase préparatoire à votre frappe.
La préparation du coup
Il y a essentiellement deux choses qui vont vous le permettre.
- la rotation des épaules (plus accentuée que les hanches)
- la préparation du bras « par le haut » (dite convexe)
Gardez en tête ces principes de l’élasticité:
- en arcs de cercles
- d’avant en arrière
- relâchement important de haut en bas
Quelle est donc la première leçon pour frapper plus fort au tennis ?
Vous devez rechercher de l’amplitude et du relâchement dans la préparation
Astuce
Pour avoir une bonne ampliture et un bon rela^chement dans votre préparation, amenez votre raquette derrière vous et en haut avec votre main libre. Regardez attentivement ce mouvement dans la vidéo ci-dessous.
Action de la tête de raquette
Précédemment j’ai lâché une petite bombe.
Enfin disons plutôt que je vous évoquais le terme crucial lié à la puissance: l’énergie.
Ici sans faire un cours de mécanique des forces, on va juste aborder l’énergie cinétique de translation.
De formule classique : 1/2 mv²
Avec m masse du « corps » étudié.
v vitesse de ce corps.
Pour faire simple dans notre cas « le corps » étudié sera la raquette.
Sa masse est connue.
Et fixe.
Je veux dire par là que lorsque vous frappez vous ne pouvez pas paramétrer la masse de votre raquette.
Du moins pas pendant le match.
Bon à savoir
Vous pouvez alourdir votre raquette, soit en changeant de modèle, soit en ajoutant du plomb.
Mais considérons donc que vous ne pouvez pas modifier sa masse.
Du coup vous devez influer sur sa vitesse.
C’est logique.
Plus votre raquette va avoir une vitesse élevée juste avant la frappe, plus la balle en aura suite à l’impact.
Mais comment faire concrètement ?
C’est là qu’intervient la deuxième leçon du jour.
Si on étudie à la loupe le coup droit de Federer, vous allez découvrir sur la vidéo suivante le retard de la tête de raquette juste avant la frappe.
De cette manière Federer accélère par la suite pour procurer une vitesse accrue à la balle.
Très bien me direz vous.
Comment y arriver sur le court ?
Tout se joue par rapport à votre relâchement.
Au niveau du poignet essentiellement.
Mais vos doigts comptent aussi.
Protocole pour trouver du relâchement
Pour vous familiariser à ce geste je vous suggère au début de vous faciliter le travail.
- Positionnez votre main proche du cœur de votre raquette. Du coup la raquette va être (paraître) moins lourde. Vous aurez moins de sollicitation musculaire.
- Prenez des balles molles.
- Isolez spécifiquement ce travail. Pendant un entraînement où vous améliorez ce mouvement, vous n’effectuez pas votre coup droit en entier. Pas de travail d’ajustement du jeu de jambe. Pas de préparation. Pas de fin de geste avec accompagnement.
Vous devez partir déjà armé vers l’arrière.
Votre main proche du cœur de la raquette.
L’idée générale est donc de ressentir le relâchement nécessaire.
Vous gagnerez donc en accélération.
Et n’oubliez pas que même si vous augmentez juste un peu votre vitesse d’exécution, l’effet lui est décuple (à cause du carré dans la formule).
Transfert à la frappe
Vous connaissez maintenant la fameuse formule.
Elle n’a rien de magique.
Ni de nouveau.
Mais elle est redoutablement efficace.
On a abordé le volet vitesse.
J’ai volontairement omis celui de la masse.
J’ai botté en touche précédemment en vous disant que vous ne pouviez pas influer sur ce paramètre.
La masse de votre raquette étant fixe.
C’est pas tout à fait exact.
Vous avez un moyen.
La solution était écrit dans cette phrase ci-dessus:
« Avec m masse du corps étudié ».
Comment pouvez-vous rajouter de la masse à votre raquette ?
En vous servant de votre corps.
Et oui.
Tout moniteur de tennis qui se respecte répète cela à ses élèves.
« Mets ton poids du corps dans la balle ».
Vous avez déjà sans doute entendu cela.
(Sinon changez de prof).
Vous devez donc assimiler le transfert du poids du corps au tennis.
Au moment de la frappe il doit y avoir un transfert de l’arrière vers l’avant.
Pour comprendre cette notion tennistique, il est nécessaire de comprendre la notion scientifique d’impulsion et de quantité de mouvement.
Une impulsion est le résultat du produit d’une force par l’intervalle de temps que dure cette force
Cela va avoir deux conséquences tennistiques:
- la flexion prononcée de la jambe arrière va créer la force résultante vers l’avant
- plus le positionnement est précoce et plus la flexion est grande plus la durée de l’application de la force augmente
La quantité de mouvement mesure l’état du mouvement d’un corps ayant une vitesse de translation et une masse.
Imaginez un éléphant qui vous charge lancé en pleine vitesse….c’est çà la quantité de mouvement.
L’impulsion est donc le facteur qui fait varier la quantité de mouvement dans le temps.
Vous devez mettre tout votre poids du corps sur la jambe arrière pour donner l’impulsion vers l’avant
Fin de geste
Cette leçon vous n’allez pas l’apprendre de moi.
Enfin si, mais je vais l’illustrer avec un exemple révélateur.
Considérez un jeune joueur de 12 ans.
Avec une technique « pure ».
Une technique dite « académique ».
Vous l’opposez au bodybuildeur de dessus (encore lui).
Que se passe-t-il ?
Qui envoi des scuds ?
Le jeune pousse.
Grâce à quoi ?
Son relâchement.
C’est la quatrième leçon.
Vous devez être relâché (surtout en fin de geste).
Lorsque vous allez demander au bodybuildeur de frapper fort, il va contracter ses muscles.
Comme s’il devait lever des haltères.
Son mouvement va être réduit.
Compact.
Tout l’inverse de ce que vous devez faire.
Tout vos efforts précédents ne serviront à rien si vous ne prolongez pas votre mouvement de façon naturelle et fluide.
Souvent, par peur de faire la faute (notamment en longueur), les joueurs arrêtent (ou raccourcissent) leur mouvement.
C’est contre-intuitif mais vous devez au contraire exagérer votre fin de geste.
Au début je donne cette image de lancer votre raquette.
Dans ce cas précis votre cerveau pense justement que le mouvement doit se poursuivre loin.
Et c’est ce que vous devez rechercher.
Astuce
Pour trouver le relâchement en fin de geste en coup droit, récupérez votre raquette avec votre main gauche (pour un droitier) pour donner une continuité naturelle à votre geste.
La chaîne cinétique
Dans un mouvement, la chaîne cinétique est la combinaison de série d’articulations, qui relie des segments osseux à la suite.
Dans le cas tennistique:
- Pieds avec cheville
- Tibia avec genou
- Cuisse avec hanche
- Buste avec épaules
- Bras avec coude
- Avant-bras avec poignet
contribuent au mouvement.
Principes de la chaîne de coordination
- départ au sol, passant par le haut du corps et allant vers le bras
- si la chaîne comporte une action en moins, cela est néfaste pour l’ensemble
Vous devez donc rechercher la coordination sans interruption dans le mouvement
Vous devez voir ce principe comme une succession d’engrenages.
Si à un moment un engrenage est défaillant la transmission se coupe.
Souvent les moniteurs de tennis disent frapper en rythme.
Bien que cette notion soit plus subtile, gardez en tête votre mouvement en continu et accéléré.
L’essentiel pour frapper fort au tennis
- Tourner les épaules
- Amplitude dans la préparation
- Retard de la tête de raquette avant la frappe
- Relâchement en fin de geste
- Fluidité dans l’accélération du mouvement
Quoi travailler en priorité ?
Cette quête ultime de puissance est maintenant à votre portée.
Dès votre prochain entraînement appliquez les conseils abordés à travers cet article.
Je vous garantis que vous allez frapper plus fort.
Mais souvenez vous.
La qualité essentielle musculaire à travailler en priorité c’est votre souplesse.
La bonne nouvelle c’est que je sais que vous avez une marge de progression dans ce secteur.
Et ne croyez pas que vous êtes trop vieux pour cela.
Il n’y a pas d’âge pour progresser et prendre du plaisir.
Bravo pour ces conseils, j’ai repris la raquette et suis en recherche de progression rapide, tes conseils résument parfaitement ce que je cherche à reproduire seul, j’y ai trouvé des confirmations. Merci
Merci pour le commentaire, et félicitations d’avoir repris le tennis !
merci! pour cette leçon, très instructif. cordialement, Michel!
Merci pour le commentaire positif, à bientôt
Je suis en retraite, mais un fervent amateur de tennis que je pratique depuis l’âge de 33 ans. Je joue pour mon plaisir sans faire de compétitions.
Je trouve tes conseils formidable. C’est ce que l’on apprends au début et que l’on
ne fait plus avec le temps. Merci pour tous tes conseils.
Merci Romain pour le commentaire positif. Tu pratiques avec l’essentiel : le plaisir de jouer. À bientôt.
bonjour Aurélien
je viens de lire tes 3 articles dont celui la. Je suis très emballé car c’est une approche différente et tellement logique que je suivrai tes conseils. Je suis resté sans voix tant c’est logique mais surtout motivé de me fixer des objectifs bien précis sur le long terme (évoluer dans le bon sens).
merci
Bonjour Jacques, merci pour ton retour positif ! Ravi de constater ton enthousiasme à appliquer mes conseils. À bientôt